Revue de presse Numéro 2 du 06 au 15 mai 2019
Au programme cette semaine :
Les actus du 06 au 15 mai : Nous ne vous énumérons que les accidents liés au condition de travail. Mais si nous ajoutions à cela les accidents de trajet et les suicides nous en serions en 248 personnes décédés.
Un accident spécifique d’espace confiné : vous pourrez découvrir l’article de France 3 Auvergne-Rhône Alpes du 22 mars 2019 qui narre l’histoire d’un vol de voiture, d’un incendie volontaire, de la probable présence de méthane en égout et du vol plané d’un tampon causant blessures à 6 pompiers et policiers.
Les couleurs des égouts : le journal « Les Echos » ont construit un article autour de l’égout école de Maisons-Alfort le 11 mai 2018. Cet article vulgarise bien le métier d’égoutier autour de l’interview de Cédric Charpentier (DSEA).
1 : Les actus du 06 au 15 mai 2019 :
Article de actu.fr du 10 mai 2019 : Un homme de 52 ans est décédé après un accident de travail à l’usine Electropoli, Isigny le Buat dans la Manche, Le 3 mai 2019. Selon les premiers éléments de l’enquête, l’ouvrier s’est retrouvé coincé entre un four et un palan. Il a été assommé par ce dernier. Gravement blessé à la tête, des premiers secours avaient été prodigués avant l’arrivée des pompiers. Jérôme Amis a ensuite été transporté par l’hélicoptère de la sécurité civil, dans un état grave à l‘hôpital d’Avranches. Le quinquagénaire a succombé à ses blessures le lendemain. Il travaillait sur la ligne de galvanisation à chaud. Plusieurs salariés sont entendus par la gendarmerie. Il travaillait dans l’entreprise depuis 21 ans. Ses obsèques ont eu lieu ce jeudi 9 mai à Saint-Martin-de-Landelles. Cela porte à 4 accidents mortels de travail pour ce vendredi 3 mai 2019.
Article du Dauphiné Libéré du 07/05/2019 : Un ouvrier meurt en tombant du deuxième étage d’un immeuble rue Mirmont à Cannes. Les pompiers ont été appelés vers 13h30 pour un homme de 54 ans, travaillant sur un chantier privé, un immeuble apparemment en cours de rénovation. L’ouvrier qui serait tombé du balcon du deuxième étage de cette habitation de trois niveaux était inconscient lorsque les secours sont arrivés. Malheureusement, l’homme est décédé de ses blessures dans l’après-midi.
Article du Progrès du 06/05/2019: un homme fait une chute de près de 4 mètres sur un chantier à Lyon. Lundi après-midi, un ouvrier a fait une chute sur un chantier au 28 quai Paul-Sédaillan à Lyon. Son pronostic vital est engagé. Selon les premières informations, Cela s’est passé alors qu’il se déplaçait sur une poutre située à 3m50 de hauteur.
Article de Ouest-France du 07/05/2019 : Un employé de la boulangerie d’un magasin Leclerc âgé de 44 ans est décédé sur son lieu de travail à la suite d’un arrêt cardiaque aux Sables d’Olonne.
Article de La manche libre du 9 mai 2019 : Un accident du travail s’est produit ce jeudi 9 mai 2019 vers 9h à la cartonnerie de Saint-Amand (Manche), au sud de Saint-Lô. Un homme d’une cinquantaine d’années, grièvement blessé au pied, a été transporté à l’hôpital. Ce responsable de maintenance intervenait sur une machine en marche. Son pied a été happé par celle-ci.
Article de « Le Progrès » (10/05/2019) : A Lons-le-Saunier (Jura), Un véhicule de la poste a fait une sortie de route alors qu’il s’engageait dans le rond-point du boulevard Théodore Vernier et de l’avenue Camille Prost à Lons-le-Saunier. Victime d’un malaise cardiaque, le conducteur a perdu le contrôle de son véhicule et a terminé sa course dans la grille qui entoure les locaux de la gendarmerie. Les pompiers sont intervenus pour le réanimer. L’accident n’a pas fait d’autres victimes.
Article du Midi Libre du 12/05/2019 : Un dramatique accident s’est produit le 10 mai dernier en soirée à Avignon. Un garçonnet de 9 ans est mort après une chute. Il avait grimpé sur un chariot élévateur. Il se trouvait avec son père au moment des faits dans une entreprise de transports où il était embauché en tant qu’intérim. Sa journée de travail terminée, il serait retourné au sein de l’entreprise avec son fils qu’il avait sous sa garde, vers 22 heures, relate La Provence. L’enfant a sans doute voulu s’amuser mais cela a mal tourné.
Article BFM Tv du 14/05/2019 : accident de chantier survenu à Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne. Deux hommes effectuaient des travaux sur la façade d’un immeuble, à 13 mètres de hauteur. La nacelle sur laquelle ils travaillaient s’est décrochée entraînant la chute des deux ouvriers. L’un d’eux est grièvement blessé.
2 : Un accident spécifique d’espace confiné
Annecy : l’incendie de la voiture avait fait exploser un égout et blessé 7 gendarmes et pompiers, l’incendiaire condamné
L’explosion qui avait suivi l’incendie d’une voiture à Annecy en novembre dernier avait blessé 6 gendarmes et 1 pompier. L’incendiaire, un cambrioleur connu dans la région, a été condamné, ce 15 mars 2019, à 3 ans de prison ferme.
Par Yann Gonon, Publié le 22/03/2019 à 11:37
Un homme a été condamné par le tribunal correctionnel d’Annecy à 5 ans d’emprisonnement, dont 2 années avec sursis. Il avait incendié une voiture à Annecy en novembre dernier et une explosion s’était produite. Plusieurs gendarmes et pompiers avaient été blessés.
Les faits remontent au 29 novembre dernier. Une Renault Clio était incendiée en plein centre-ville. Les pompiers et les gendarmes du “pool nuit” de la compagnie d’Annecy s’étaient rendus sur les lieux.
Alors que le feu était en passe d’être maîtrisé, une explosion s’était produite. Une explosion due à l’écoulement de carburant dans une bouche d’égout toute proche. Le souffle avait projeté en l’air une plaque en fonte qui était retombée sur les secouristes.
Au total, 6 gendarmes et un pompier avaient été blessés dans l’explosion.
L’enquête avait rapidement permis de montrer que la voiture avait été volée la veille et un couple de cambrioleurs, sévissant dans le secteur d’Annecy-Seynod, avait été identifié.
Les 2 mis en cause ont reconnu les faits. Ils se seraient également rendus coupables d’autre vols et de dégradations dans un hôtel.
La femme a fait l’objet d’un rappel à la loi. Son conjoint a quant à lui été convoqué ce 15 mars 2019 devant le tribunal correctionnel d’Annecy.
Reconnu coupable des vols, des dégradations et des blessures involontaires infligées aux forces de l’ordre, il a été condamné à 5 ans d’emprisonnement, dont 2 années avec sursis.
3 : Les couleurs de l’égout
Un égout-école pour former et sensibiliser au travail des égoutiers
Chaque année, les installations de Maisons-Alfort, dans le Val-de-Marne, servent à former les personnels amenés à descendre dans les souterrains d’Ile-de-France. L’école a notamment servi de lieu de tournage pour la série « Nox » (tourné en fait dans l’égout école de la DEA93 ndlr), diffusée récemment sur Canal+.
Par Marion Heilmann
Publié le 11/05/18 à 13h33
L’endroit est sombre, un peu d’eau stagne au sol. Equipé d’un harnais, d’un casque, de bottes, de gants, d’un masque auto sauveteur protégeant les voies respiratoires et d’un détecteur de gaz, c’est prudemment que l’on descend dans l’égout école de Maisons-Alfort. C’est dans cette réplique d’égout que les égoutiers apprennent leur métier. La progression se fait lentement car il peut y avoir des marches, des chaînes et des indications diverses. Comme l’écriteau « saut à ski », qui avertit d’un dénivelé, bien utile quand l’eau est trop haute pour voir le sol. L’égout-école est même équipé de deux cuves de 2.000 litres chacune, pour simuler une brusque arrivée d’eau.
Rappel des mesures de sécurité
L’égout-école de Maisons-Alfort fait partie des deux centres de formation qui existent en Ile-de-France, avec celui de La Courneuve. Créé en 2006 par la Direction des services de l’environnement et de l’assainissement du conseil départemental – la DSEA – il forme les professionnels du secteur public mais aussi les salariés du privé amenés à se rendre dans les égouts, que ce soit pour le curage, le passage de la fibre optique ou assurer l’entretien. De nombreux métiers sont concernés par l’inspection, la réparation, la maintenance ou encore le développement des installations souterraines.
A Maisons-Alfort, la formation initiale dure une journée, puis des rappels sont organisés chaque année, axés essentiellement sur les mesures de sécurité. « Le but, c’est de leur faire rencontrer tous les problèmes qui peuvent survenir » et travailler sur les conditions d’évacuation en cas d’accident, explique Cédric Charpentier, technicien responsable entretien des réseaux non visitables à Maisons-Alfort.
Principaux risques liés au gaz
Lors d’une intervention dans un égout, a priori humide et mal ventilé, les principaux risques sont liés aux gaz comme le méthane, le sulfure d’hydrogène ou encore le monoxyde de carbone. En raison du développement bactérien et du mélange de matières organiques, des poches de gaz peuvent se former et éclater au passage des agents. Dès que le détecteur sonne, ils doivent immédiatement mettre leur masque à charbon. Ils disposent ensuite de 30 minutes d’autonomie. Ces gaz peuvent être mortels. Heureusement, les incidents liés aux gaz sont rares, la plupart sont liés à des chutes, des lombalgies ou à la circulation routière en surface.
Chargés au quotidien de la dératisation, des relevés d’ensablement, de la vérification des branchements, de l’entretien des antennes d’avaloir, les égoutiers visitent annuellement leurs réseaux. « Le but, c’est qu’ils connaissent le patrimoine sur lequel ils travaillent », explique Cédric Charpentier. Ils peuvent ainsi repérer les fissures et les dégradations. Dans le Val-de-Marne, une cinquantaine d’égoutiers s’occupent d’un réseau de 944 km de long situés à 7 mètres sous terre en moyenne, dont seulement 400 km sont visitables, c’est-à-dire qu’ils font plus de 1,40 mètre de haut. Les réseaux non visitables, eux, sont inspectés avec des robots caméras et curés à l’aide de tuyaux d’eau à haute pression.
Esprit d’équipe
Que faut-il comme qualité principale pour devenir égoutier ? « L’essentiel, c’est que la personne soit motivée. Car ça sent mauvais et c’est sale », explique Cédric Charpentier. Il faut aussi avoir l’esprit d’équipe. Car un égoutier ne travaille jamais seul. Pour une visite, il faut au moins 5 agents, deux restant en surface et trois descendant dans l’ouvrage.
L’égout-école est également sollicité toute l’année pour des visites scolaires dans le cadre de journées pédagogiques spécifiques organisées auprès des collèges. « Le département a voulu montrer les métiers de l’eau pour sensibiliser les jeunes, explique Cédric Charpentier. Car l’assainissement, c’est quelque chose qui ne se voit pas. » Il cite ainsi souvent l’exemple de la poêle à frire. « Si vous habitez dans un immeuble et que vous versez votre huile de friture dans l’évier. Et si vos voisins font tous la même chose que vous. A la fin, cette huile va se transformer en monticules d’huile refroidie qui s’accumulent dans les réseaux, au niveau des chambres à sable et va créer une couche de 60 cm de graisse en surface, qu’il va falloir écrémer et pomper pour l’emmener dans un centre de traitement spécialisé. » De quoi y réfléchir à deux fois, avant de rincer une poêle dans l’évier…
Marion Heilmann